Les TGV sont plus exposés que les trains régionaux, selon le rapport annuel du secteur.
Depuis sa libéralisation à l'été 2015, le marché des autocars longue
distance fait l'objet de nombreuses interrogations, qu'il s'agisse du
taux de remplissage des cars ou de la concurrence qu'ils font subir (ou
non) aux trains de la SNCF. Ces spéculations
sont alimentées par le mutisme des trois opérateurs encore présents sur
toutes les données susceptibles d'intéresser leurs concurrents.
Flixbus,
Isilines et Ouibus sont néanmoins tenus de transmettre ces données à
l'Arafer, l'autorité de régulation du secteur. Et le rapport que
celle-ci a publié la semaine dernière sur la première année de
fonctionnement du marché fourmille de chiffres éclairants.
350 kilomètres de trajet moyen
Entre l'été 2015 et le 30 juin 2016, les cars Macron ont transporté 3,4 millions de passagers ( le cap de 5 millions a été dépassé début octobre
). Ce qui représente, si on tient compte des distances parcourues (350
kilomètres en moyenne), 1,2 milliard de voyageurs-kilomètres. C'est à la
fois beaucoup et bien peu, si l'on compare avec les 94 milliards de
voyageurs-km, effectués en train par les Français en 2015, sans même
parler des 738 milliards de voyageurs-km en voiture particulière.
Sur
près d'un millier de liaisons dénombrées au 30 juin et desservant 193
villes sur l'ensemble du territoire, près de la moitié « n'ont pas d'alternatives directes en transport collectif terrestre »,
écrit l'Arafer, et permettent donc d'éviter un trajet en train avec une
ou plusieurs correspondances. Ces liaisons ne sont toutefois empruntées
que par 10 % des passagers.
Le
gros du trafic se concentre sur les liaisons entre Paris et la province,
les trois lignes les plus empruntées étant Paris-Lille, Paris-Lyon et
Paris-Rouen. La rivalité des cars Macron avec la SNCF, relève le
gendarme du rail, est donc beaucoup plus nette sur les trajets assurés
par les TGV et les Intercités que sur les lignes régionales.
Des comptes en amélioration
Côté
finances, les comptes du secteur s'améliorent. Les opérateurs sont plus
regardant sur le lancement de nouvelles lignes et modulent les
fréquences de celles existantes, ce qui a permis de faire remonter le
taux de remplissage moyen des cars de 30 % à 40 % au deuxième trimestre
2016.
La disparition de deux opérateurs sur cinq
a également contribué à un léger relèvement des prix, et donc de la
recette commerciale moyenne, laquelle atteint désormais 3,70 euros hors
taxe par passager au 100 kilomètres. Mais les tarifs ne devraient pas
s'envoler, même si le marché devait continuer à se concentrer, du fait
du développement du covoiturage. Plus que le ferroviaire, c'est le
véritable concurrent de l'autocar.
@lionelSteinmann
Source: Les Échos
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